« Hana-Chan ? Hana-Chan ? »
“Lève toi Saki, ce n’est plus l’heure de dormir !”
« Ah bon Arissa ? C’était l’heure de dormir ? »
Après un léger temps de latence, Arissa répondit que normalement nous n’étions pas sensées dormir en cours mais que dans mon cas, l’heure de la sieste devait se terminer au moment ou la sonnerie annonçant la fin de la classe. Oui, je dors souvent en classe, et après on se demande pourquoi je n’ai rarement plus de la moyenne aux examens…ce n’est pas de ma faute si je ne suis pas les leçons, mon cerveau se fatigue vite avec tout ce qu’il doit analyser (je parle bien de toutes ces choses immatérielles qui nous entoure sans pouvoir être perçus par nos yeux humains). Ainsi mon temps de sommeil quotidien représente presque une fois et demi celui d’une personne « normal » qui dormirait sept heures par nuit et ne ferait pas de sieste en plein exercice de fonctions mathématiques (je ne pourrais vous donner de précisions sur cet exercice, je n’ai lu de l’énoncé que « Soit une fonction… » et plof…je me suis assommée de fatigue sur la table car mon cerveau s’est éteint…un peu comme pour une mort encéphalique sauf que je n’étais pas morte).
Je n’était d’ailleurs pas encore tout à fait réveillée lorsque j’entendais mes deux amies converser à mes côtés. Je levai les yeux vers elle et, aussi lucide que si j’avais consommé un kilos de drogue hallucinogène, je parvins à leur demander d’une voix faible et endormie :
« C’est déjà l’heure de dîner…? »
Mes deux amies se mirent à rire mais je ne compris pas pourquoi…quelle était donc la raison pour laquelle elles voulaient me lever ? Ooooh ! Je me rendis compte que nous étions dans la salle de classe et que ça faisait presque une minute qu’elles essayaient de me faire ouvrir les yeux. Je repris mes esprits et lâchai d’un ton qui se voulait neutre :
« J’espère qu’il reste du curry d’hier à la maison… »
Mes deux amies se regardèrent mutuellement, surprises, ce qui me fit sourire. Nous sortîmes de la classe et nous apprêtions à quitter le lycée quand j’aperçus une présence qui ne m’était pas familière. Je me tournai et aperçus une jeune fille. Elle sursauta lorsqu’elle sentit mon regard se poser dans son dos, était-ce pas surprise d’être observée ou bien à cause de toutes les bêtises que l’on raconte sur moi à travers le lycée ? Je n’en avais aucune idée.
Continuant à dévisager la jeune fille (enfin « dévisager »…elle était de dos et de ce fait je ne pouvais pas vraiment voir son visage). Je me suis confirmé que je n’avais jamais vu cette fille auparavant. De si longs cheveux m’étais à cette heure encore inconnus…deux longues couettes hautes d’un blond roux (ou d’un roux blond, dur à dire) et presque de la même taille que la jeune lycéenne composaient sa coiffure (parvenez-vous à imaginer de tels cheveux ? Moi, à votre place, cela m’aurait aussi été impossible mais puisque je les ai vus…je vous le jure c’était de très très longs cheveux). La demoiselle semblait très pressée car on pouvait voir sa fameuse chevelure blonde/rousse voler derrière elle. Dans sa course elle ne se gênait pas à bousculer quelques uns des lycéens, eux, peu pressés dans leur démarche. On aurait dit qu’elle manquait d’air, qu’elle suffoquait, qu’elle allait mourir si elle restait plus longtemps enfermée entre quatre murs. Ce fut donc intriguée qu’après avoir saluées mes deux amies que je me dirigeai vers la sortie du lycée et que j’assistai au merveilleux spectacle d’un être à demi-mort reprenant vie dans un milieu qui lui était favorable et dans lequel il était épanoui. Je me sentais un peu pareille que cette jeune fille, moi non plus je ne me sentais pas à l’aise au lycée, avec de si nombreuses personnes et si peu d’air, si peu de nature, si peu de silence…
Je soupirai mélancoliquement et fermai les yeux, me mis à songer à une magnifique foret vide de toutes traces humaines, un air si pur, une atmosphère ne connaissant pas la pollution de villes telles que Tôkyô, une faune et une fleure variée : des oiseaux, des fleurs, der arbres à curry (et des arbres à gâteaux aussi) et...
"...un lynx ???"