La voix de ta maman résonnait dans la boutique vide, en ce milieu d’après midi. Comme chaque Samedi, alors que tes parents étaient occupés à la confection de bouquets et que ton frère étudiait, tu destinais ta journée aux quelques livraisons qu’il y avait. Au début, tes parents faisaient appel à une entreprise annexe, où à ton grand frère. Mais avec son entrée au collège, ce n’était plus possible,  il était bien trop occupé avec ses études.

Tes parents te demandèrent alors de le faire à sa place, pour les livraisons concernant le petit quartier autour de la boutique, tu étais bien trop jeune pour prendre le métro et tes parents voulaient être vite joignable en cas d’accident. Ta journée se divisait donc entre aller chercher les fleurs à la boutique, et les déposer chez les clients, prendre un gâteau, où un thé avec eux si tu avais le temps pour ensuite revenir à la boutique, pour recommencer le processus.
La plupart des clients était des habitués, et ils t’avaient vu grandir depuis ta naissance, tu étais comme leur petite fille, et cela se faisait sentir, lors des étrennes, tu gagnais toujours un peu plus parce que ces vieilles personnes te gâtait.

Enfin, c’est donc en plein samedi après midi que tu te retrouvais à traverser la grande avenue séparant la rue commerçante, des habitations, avec un grand bouquet de roses entre les mains. Si gros, que tu ne voyais rien devant toi, et faillit à plusieurs reprises bousculer une personne. Heureusement, Kirihara-san, n’habitait pas loin de chez vous, juste 5 minutes à pieds, tu traversais la rue, marchait jusqu’au Combini, et tournait à droite, la maison de Kirihara-san était une vieille baraque, avec une grande véranda et un petit jardin en fleur. Devant la porte en bois annonçant, « Kirihara », tu sonnas et attendis, que l’on vienne t’ouvrir la porte.

Ce fut Sachiko-san la fille de Kirihara-san qui te laissa entrer.

« Bonjour Sayu-chan ! » te dit-elle en ouvrant la porte « Père, t’attend dans le salon, il voudrait passer une nouvelle commande, pour l’anniversaire de Kazuya-kun ! Passe-moi ce bouquet, je vais aller l’installer. Merci de l’avoir apporter ! »

« Haï Sachiko-Obasan ! » lui répondis-tu un grand sourire aux lèvres avant de partir en courant, un poids en moins, entendant l’habituel réponse de Sachiko.

« Sayu ! Combien de fois dois-je te dire de m’appeler Onee-san, je ne suis pas si vieille que ça ! »

La famille Kirihara était donc composée de Kirihara-san, le Patriarche, sa fille Sachiko-Obasan, de son fils Ikuya-san, et de son petit-fils Kazuya-kun. Kazu a été dans la même école que toi, durant la maternelle et les premières années de primaire. Mais l’année dernière, il a déménagé lorsque son père Ikuya-san à été muté à Osaka. Il ne revenait maintenant que le week-end, et pendant les vacances. Et il avait aussi un drôle d’accent maintenant, il semblait manger les mots. « Un accent du Kansai » te reprenait souvent ta maman, mais non pour toi, Kazu était un « mangeur de mots » point final ! D’ailleurs le voilà qui venait à ta rencontre.

« Hé ! Sayu ! T’viens voir Ojii-san ? Ca te dirait de venir jouer dans ma chambre après ? » Te dis-il. Tu lui répondis avec un hochement de la tête et continua ton bonhomme de chemin vers le salon.

Kirihara-san était assis en Saiza devant la table basse, un journal à la main  en train de lire les nouvelles. Une tasse de thé fumant était posée à sa droite, et entre deux articles, il s’arrêtait pour boire une gorgée. En te voyant arriver, il replia son journal, le posa sur la table et se tourna vers toi.

« Ohayo Sayu. » te dis t-il avant de prendre des nouvelles de la famille et de commander  un beau bouquet de   fleur d’abricotier. Tu ne restas finalement que peu de temps dans le salon, car Kimihara-san était un homme assez bourru, qui n’était pas forcément à l’aise en présence d’enfant, et même avec certain membres de sa famille, mais ce n’était pas pour autant, qu’il ne les aimait pas, non loin de là, il les aimait de tout son cœur, et même toi avec tes yeux d’enfant tu étais capable de le voir. Mais il ne savait pas l’exprimer.

Enfin… Tu avais enfin terminée ta livraison, et pouvais jouer avec Kazu-kun. Montant les escaliers menant à sa chambre quatre à quatre, tu grimpas jusqu’au deuxième étage et ouvrit la porte marqué « Kazuya » en grand sans frappée. Kazu, qui était en train de lire sur son lit, sursauta et te jeta un regard noir

« t’pourrais frapper non ?! c’va pas t’tué d’faire ça non ?! » gromella t’il

« Bah si justement ! » Lui répondis-tu, un grand sourire espiègle aux lèvres.

Kazuya soupira et rangea son livre. Il se tourna ensuite vers moi et dis.
« Bon ! On joue ?! »

C’est ainsi que une petite heure plus tard, vous vous trouviez tout les deux, à plat ventre, riant aux éclats dans une chambre sans dessus-dessous. Vous aviez incarnés, prince, princesse, roi, prisonnier, voleur, pirate, dinosaure, astronaute, fée, etc. Tout ce qui vous passait par la tête. Et le résultat fut, deux enfant épuisé mais heureux. Te trainant à quatre pattes dans le bazar ambiant, tu te dirigeais vers la fenêtre. La chambre avait bien besoin d’aérer, et la fenêtre était le moyen le plus simple pour laisser passer un courant d’air. Une fois la fenêtre ouverte, Kazu et toi regardiez la vue ensemble. Et ton regard fur attiré, par une grande maison en contrebas. Un grand jardin fleuris semblait l’entourer de mille couleurs différentes. C’était magnifique. Te tournant vers Kazuna, Tu lui demandais

« Tu sais à qui appartient, cette belle maison là-bas ? » en montrant du doigt la dite maison.

« Ouais, pôpa m’as dit qu’la baraque appa’tenait à une famille Sôma ! Mais on m’a aussi dit qu’ces jardins étaient hantés ! »

« Ha bon ? Pourquoi ? »

« Parc’qu’on dit que quand t’rentre dans l’jardin, tu en ressors aussitôt et qu’ta oublié tout c’que tu faisais à l’intérieur ! C’est ma cousine qui m’là dit ! »

« Cool !! »

Intrigué par cette légende, tu te décidais d’aller enquêter. Disant donc au revoir à la famille Kirihara, tu te dirigeais vers cette grande maison. Tu dus traverser une nouvelle fois le carrefour, et prendre un certain nombre de rue et de ruelle, avant de te trouvée face à une avenue border d’arbre. Et tout au bout de cette allée, se trouvait la maison que tu cherchais. Le nom « Sôma » était bien marqué sur la porte, et tu étais assez intelligente pour savoir que tu n’avais pas le droit de passer par là. Faisant le tour de la bâtisse, tu remarquais un trou dans le mur d’enceinte. Comme il était assez grand, tu pus te faufiler, et découvrir le jardin « hanté » !

Un nombre incalculable de fleur couvrait le sol, le bleu, jaune, rouge, vert, tout un tas de couleur de fondais dans un tapis multicolore sous le soleil. Le bruissement d’un petit ruisseau te venait aux oreilles, et tu pus discerner à quelques mètres de toi un petit pont en bois enjambant peut être le dit ruisseau. Pourquoi ce jardin était t’il hanté ? Il ressemblait plus à un lieu paradisiaque qu’à autre chose ? Tout était si  beau !

Mais malgré l’apparence paradisiaque, tu restas caché parmi les ombres. N’ayant pas envie que le « dévoreur de mémoire » ne te mange un si beau souvenir. Tu voulais rester ici, autant de temps que tu le pouvais !