La cloche vient tout juste de retentir. Ce qui signifie que le supplice des professeurs et des élèves touche à sa fin ! Je redresse la tête, les membres engourdis par tant d’heure de cours et le cerveau ramollit par tant de connaissance à digérer. Je m’étire puis commence à ranger mes affaires. La classe fait de même puis certains élèves vont demander à leurs amis s’ils rentrent ensembles. D’autres papotent pendant quelques minutes puis s’en vont chercher leurs amis des autres classes. Et moi je reste seule à mon bureau entrain de blinder mon sac avec mes différents cahiers et mes multiples livres. Pas du tout choquée par l’attitude de la classe je me lève et me dirige vers la sortie de l’établissement. Comme d’habitude je change de chaussure puis m’apprête à rentrer chez moi, petit appartement pas très loin du lycée que je viens de quitter.

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Ma sonnerie de téléphone retentie alors. Je sort donc mon portable de ma poche et regarde de quoi il s’agit. C’est un message. Je soupire, d’une part soulagée parce que je ne vais pas être obligée de répondre et donc de parler, mais en même temps je suis anxieuse. Qui peut bien m’envoyer un message ? A part quelques rares personnes j’ai tout fait pour garder mon numéro secret. Je regarde le message et ne peux m’empêcher de sourire. C’est en effet Kagerou, une de mes cousines, qui me demande de l’aide. Je hausse les épaules et monte poser rapidement mon sac avant de me diriger vers la superette.

Assez habituée à faire mes courses je sais d’emblée où trouver quoi et finit assez vite ces petites courses. Je suis encore en uniforme mais qu’à cela ne tienne, si Kagerou n’est pas contente elle n’avait qu’à me prévenir avant ! J’emporte mes sacs avec moi et me dirige à la morgue où elle travaille, ne quittant pas son sms des yeux tant j’ai un sens de l’orientation aussi efficace que celui de toute femme normalement constituée. Au final je me trompe de rue deux ou trois fois et après avoir piquée une crise toute seule je me fais conduire sur le lieu de travail de Kagerou par un jeune homme fort sympathique. Mais je préfère ne pas lui demander comme il connait l’adresse, manquerait plus qu’il ait perdu un être cher et que je lui fasse de la peine. Je n’ai pas envie d’avoir une aura de déprime concentrée à côté de moi, je déteste ça !

J’arrive enfin dans la pièce où se trouve Kagerou. Elle ne m’entend pas arriver, trop occupée à se trémousser sur sa drôle de musique tout en préparant une jeune femme. Je me demande si c’est pour cette femme qu’est venu mon jeune accompagnateur. J’hausse les épaules et regarde un peu autour de moi. Avec mon teint cadavérique je me sentirais presque chez moi ici ! Si seulement ceux qui ont le même teint que moi pouvaient encore bouger, bien sur. Je tends le sac à Kagerou, toussotant pour me faire remarquer :

« Voilà tes courses cousine ! »

[Désolé du retard!]