Le lycée. Un souffle angoissé s'échappa des lèvres de la maudite, pétrifiée dans le couloir devant cette coulée de jeune. Un lycée mixe hein ? Quel bon choix ... Sa main se sera sur son cartable tandis que l'autre triturait nerveusement le bas de sa jupe. Calypso sentit sa gorge la piquer, la gratter, la brûler, signe qu'une quinte de toux douloureuse allait faire irruption. Ne tenant pas à attirer encore plus l'attention (en temps que jeune nouvelle qui débarque en milieu d'année, elle semblait être un indien dans la ville, les regards ne la quittaient pas), elle fit demi tour et trottina jusqu'aux toilettes. Quand elle ouvrit la porte, elle fut heureuse de constater que la pièce était vide, mais la toux la rattrapa et bientôt, elle se trouva pliée en deux à côté d'un lavabo blanc.
Le dur moment passé, la Kyôya s'aspergea le visage d'eau froide. Elle fut forcé de constater, en tombant nez à nez avec son reflet dans le miroir, que son teint était livide et son regard sombre.
- Moi qui pensais me sentir au mieux dans ma ville natale ...
L'ourse baissa ses yeux sur le trou du lavabo où l'eau s'y engouffrait dans un bruit de succion. Lentement, la maudite sentie la nostalgie l'envahir face au regret grandissant dans son cœur.
- Est-ce que je me suis trompée ? J'aurais peut être dû rester en Suède ... avoua la jeune femme.
Mais il n'était pas question de faire demi tour. Pour Papa, pour Maman, il faut se battre et réussir. Il ne faut pas abandonner aussi facilement. Calypso, en répétant ces trois dernières phrases dans sa tête, sortit en trombe de la pièce, déterminée à se frayer un chemin dans ce flot continu de jeunes âmes. Son regard de miel se posa brièvement sur son emploi du temps : SALLE A310. Première étape : éviter le contact ; deuxième étape : trouver son chemin.
Lorsqu'elle fit le premier pas dans le couloir, quelque chose vint lui frapper en plein cœur. Elle en fut presque hébétée. Une émotion incroyable s'empara d'elle : un maudit était là, tout près d'elle.