Pff...
Parfois le constat est simple, particulièrement quand un jour, va savoir pourquoi, on se rend compte enfin du temps qu'on a perdu chaque jour à s'exercer à son activité favorite, une qui n'apporte rien en fait...
Pour moi c'était flâné sur cette grosse pierre en fin d'après midi, alors que le soleil l'avait bercé et réchauffé, alors qu'à son tour elle diffusait sa chaleur dans mon dos, tandis que j'étais là, affalée dessus des heures durant à ne rien faire. Enfin ce n'était pas tout à fait vrai, en général, ces moments-là profitaient à mes pensées... Pour ce que ça me servait de raisonner tient.
De mes souvenirs, au moins une quinzaine d'années qui s'étaient écoulé depuis le premier jour où je l'avais aperçue, mon trône, mon nid, cette pierre, autant depuis la première fois où j'avais tenté de l'escalader en vain, autant de revanche chaque fois depuis où je venais y prendre ma place. En clair, je n'étais jamais partie d'ici, mais c'était où cet endroit?
Je crois bien que c'était là la première fois que je me le demandais vraiment, pas mon genre de chercher des réponses, pas mon genre non plus de chercher à comprendre, c'était quoi mon genre de toute façon? Pas très attractif vu la vitesse à laquelle on m'avait oublié là, chez cette femme, pas n'importe qui, ma grand-mère certes, mais quand même, pourquoi personne à part quelques clampins de la famille ne venaient jamais dans cette bicotte?
Probablement à cause de son foutu caractère à la vieille chouette !
Peut-être le même que ma mère, je ne saurais le dire, ma naissance avait annoncé sa fin et elle ne semblait pas être le sujet favori de sa mère, l'ancêtre était fière, elle aimait ce côté dur et infaillible qu'elle savait me montrer. Une illusion, c'était évident, mais j'avais toujours joué le jeu, en fait je le jouais toujours, en fait, je m'en foutais, de ce cirque ridicule de politesse et art de vivre, comme de tout le reste.
Moi ce que j'avais toujours aimé, c'était ne rien faire, comme là quoi, me réchauffer aux dernières lueurs de la journée en profitant du calme qui viendrait avec la nuit pour m'animer sans être dérangée par un tiers... C'était trop demandé.
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OHANI ! Je t'avais dit d'étendre le linge !Voilà une phrase aussi qui tounait en boucle depuis au moins une décénie dans ma tête, pas la seule des toutes faites dans le genre et en général, leur défilé s'annonçait après la première... Je soufflais, patienter en espérant en vain qu'elle arrête de brailler, vous pensez...
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Tu devais aussi arracher l'herbe du potager ! Tu as fait les courses au moins?! OH CETTE GAMINE !Allons, allons, quelle femme pressée, voilà à peine moins d'une heure que j'étais réveillé... Et d'ailleurs pour être sûre que cet élément soit vrai, la furie n'hésitait souvent pas à employer les grands moyens pour me chasser de ma place, de peur que je ne prend racine. Un sceau d'eau bien gelée pour ruiner mon lézardage... Est-ce que je bronchais pour autant? Nan. Je soufflais à nouveau et elle? Bah, comme toujours elle crisait en s'éloignant, panier en main pour faire quatre courses et moi? Quoi d'autre qu'un sourire aux lèvres qui pourrait me venir? Car cela, ce n'était que le bon temps, celui où un père m'avait laissé ici, je crois, celui où ma grand-mère était derrière moi pour me secouer, parfois durement, parfois doucement, mais surtout bruyamment...
Elle avait dû être coq ou truc du genre dans autre vie vu sa manie à user sa voix si souvent et moi je me servais de l'excuse d'être la maudite de la vipère pour justifier ce côté feignant, un argument invalide pour la vieille femme.
Et là? Son timbre grave agaçant n'était plus là depuis exactement une année maintenant, rien n'est éternel ma foi et sa plus grande crainte était sous mes yeux, elle avait encore raison, sans elle, tout se casserait la figure... Des ronces jusqu'au pas de porte, des herbes si hautes qu'elle cacherait bientôt le soleil dans la maison, une qu'elle imaginait grisait de poussière, aux placards changeaient en territoire pour araignée, tandis que moi, terrée au sommet de ce chaos, je continuerais à jongler entre jeûne de flemme et glander...
Jackpot Mamie. Il serait temps de se bouger nan?...
Hum... Demain...
J'avais bien dit que penser ne me réussissait pas et là on pourrait croire que plus rien ne pouvait déranger ma sieste sur le gros rocher...
C'était trop demandé!
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- ¤ Physique :
Passe-partout... Il faut dire que c'est tout de même l'élément de base pour pouvoir se la couler douce, savoir ne pas se faire remarquer, la recette est simple, quand d'office la nature vous aide!
Une petite taille pour mieux se faufiler, plus facilement s'installer/s'incruster dans tous supports susceptibles d'offrir un confort, un fine silhouette aussi, pour le gain de place et la légèreté, importante aussi pour les places plus aériennes et peu banales...
Reste à associer des couleurs sobres, du noir, du gris dans un gilet et surtout ne pas oublier le couvre chef pour dissimuler dans un ombrage ce vert trop vif d'un vert/bleu/jaune acidulé, heureusement que la tignasse fade entre le marron et le roux quant à elle sait ne pas se démarquer.
Chaussures plates et style vintage, des vêtements mi-ample/mi-ajustés pour jouer avec les tranches d'ages adultes pour le côtés cintrés d'un manteau décoré d'une broche en fleur d'un autre temps, associé avec étrangeté à une tresse de petite fille. Difficile de situer la vipère dans la vie, extravertie ou à l'inverse trop posée? Adulte ou enfant? Pas de réponses à ces questions, elle est aussi changeante que le temps, aux grès d'humeurs ou d'hasards...
Un cas à part....
- Tss tss:
Et là on ne parle même pas de cette tâche noire que forme son côté "animal", car oui, la fille n'échappe pas à la règle de ses pairs, si un mauvais contact s’opère, la voilà venimeuse et au moins vingt fois plus petite... Plus dangereuse aussi. Dans la nuit on la perdrait facilement, ce qui l'arrangerait en fait, puisque dans cette forme, plus que dans l'autre en fait, elle est plus fuyarde que jamais. La reine de l'esquive aux pupilles droites et dorés!
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Je m'en foutiste extrême...
Difficile de la décrire mieux que ça, tout autant que de la motiver, professionnelle des traînes pieds, niveau motivé, on trouvera toujours mieux qu'elle. Pourtant elle est loin d'être une blasée de la vie ou un truc du genre, enfant souriante, jeune fille sociable et peu farouche, elle n'en reste pas moins fatigante malgré son manque d'activité...
Une attitude lasse en général et un calme à tout épreuve, de sang froid, il ne doit pas y avoir que son côté reptilien qui parle pour elle, dommage que son intérêt soit si difficile à capter, en général, au moindre signe d'orage dans l'air, ne comptez sur elle, la fourbe aurait disparue en détournant l'attention...
Sa pire manie reste avant tout de tout repousser au lendemain, voir à l'année d'après, ce qui la fait stagner à l'infini, mais ne semble pas la chagriner plus que ça. Un côté minimaliste la fait se satisfaire d'un rien, tant qu'il rentre dans ses critères, à savoir qu'elle déteste le froid tout autant que la chaleur trop intense, mais en revanche à un faible pour l'eau à bonne température, il n'est pas rare de la voir s'endormir à tout bout de champs...
D'une concentration difficile, un rien pourrait lui faire perdre le fil de ce qu'elle faisait, ce qui évidemment, ne la traumatisera jamais plus que ça, Ohani n'écoute en général que d'une oreille. On l'aura compris rares sont les courageux qui ont la patience de la secouer, un avantage pour elle, enfin une stratégie même pour faire tout ce qu'elle veut...