« Ce sera Calypso. Un prénom original pour la plus originale des oursonnes. »
Calypso eut le plus bel accueil qu’un maudit puisse espérer sur cette planète. Cette phrase fut prononcée par son père, Glenn Svensson, un photographe suédois, lorsqu’elle se transforma en un petit ourson noir de jais à son contact, quelques minutes après son premier cri. Sa maman, Ayuko Kyôya, la rejeta fortement pendant les quelques mois qui précédèrent sa naissance. Elle eu un grand mal à accepter le fait que sa fille soit différente des autres bébés. Même si elle avait le privilège de pouvoir serrer sa propre enfant sous forme humaine contrairement à son mari, elle culpabilisait d’avoir donné cet horreur à sa fille, car elle le savait, une mystérieuse malédiction planait sur cette grande famille qu’est les Kyôya. Ayuko pensait avoir en quelque sorte condamné sa fille à une vie malheureuse, mais la petite Calypso contre toute attente se développa dans la joie, la bonne humeur et l’amour.
Ils vivaient au sein de la résidence des Kyôya dans une grande maison, gagnaient assez d’argent grâce aux photographies de Glenn et sortaient souvent. Malgré cette malédiction, rien n’empêchait cette famille d’être heureuse. Mais un jour, Calypso tomba gravement malade. Sa santé affaiblie par la malédiction devint encore plus fragile ... Enchainant les infections pulmonaires, elle passait son temps à se transformer en ourse, le restait pendant des heures, puis se retransformait pour redevenir un animal plus tard. La petite fille passait alors soixante-quinze pourcent de sa journée à vivre sous sa forme maudite.
Elle dût quitter l’école, arrêter de sortir au parc, arrêter de sortir de la résidence puis de la maison. Pourtant si pleine de vie, bavarde et vive, Calypso devint calme et silencieuse. Elle passait son temps à observer les passants par la fenêtre, à dormir à même le sol, à refuser toute alimentation. La dépression prenait le pas sur la petite fille. Ses parents, inquiets de voir leur fille totalement changée, prirent une grande décision : ils quittaient la résidence et partaient en Suède vivre dans une maison isolée où la maudite pourrait sortir sous sa forme animale et s’épanouir.
Ce fut le cas. Une forêt entièrement délimitée par un grillage électrifié lui permettait de gambader autant qu’elle le voulait et en sécurité : le pa-ra-dis pour ours. Calypso devint un petit bout de femme accomplie sous le doux regard de ses parents. Les infections pulmonaires étant de moins en moins présentes, mais toujours tenaces, elle put sortir un weekend sur deux et ainsi découvrir le monde avec des yeux plus matures. Au lieu d’être effrayée et intimidée, Calypso posait des questions sur tout, courrait dans tous les sens et pointait du doigt la moindre des choses qui l’intriguait. Un sourire sans cesse collé à son visage toujours doux, elle attirait la bonne humeur et la tendresse.
Un matin, un élément vint détruire cette vie pourtant si jolie.
«
Papa et maman ne rentreront plus jamais à la maison » avait dit le policier. Les routes de montagne sont dangereuses, Glenn l’avait toujours répété à sa fille. Mais ce matin là, le verglas avait rendu la route assassine…Alors Calypso comprit que rien ne serait comme avant. A quatorze ans, elle venait de devenir orpheline. Que faire, où aller ? L’ourse écuma les foyers, vivant cachée le plus possible afin de ne pas voir son secret révélé aux yeux des autres humains. Elle se rendait au temple toutes les semaines et priait en pensant à cette famille qui avait si cruellement quitté son monde. Calypso savait que sa vie ne tenait qu’à un fil et qu’il fallait en profiter. Elle se rendit compte que désormais, rien ne la retenait vraiment en Suède. Elle possédait toujours cette santé impitoyable, mais elle voulait retourner dans son pays natal : le Japon. En attendant ses dix-sept ans, l’âge qui lui permettait de quitter son foyer, la jeune fille décida de se concentrer sur ses études. En l’honneur de son père, elle acheta avec l’argent de son premier travail (au noir) un appareil photo et mit toute la passion du monde à s’exercer à l’art de la photographie. En l’honneur de sa mère, elle se promit d’être généreuse, compréhensive et ouverte d’esprit.
Quelques semaines après ses dix-sept ans, Calypso fit sa valise. Après avoir pris contact avec la résidence Kyôya, elle put enfin y retourner vivre. Revoir le Japon, lieu où tout n’était que vague souvenir dans sa tête, la comblait de bonheur. Quitter ce pays, c’était laisser derrière elle une partie de la tragédie qu’elle avait vécu.
Son physique :Calypso, du haut de ses dix-sept ans, est une jeune fille coquette. Admirative de la beauté nipponne de sa maman, elle l’observait se maquiller et se pomponner tous les matins. Quand elle eut l’occasion de le faire, l’ourse s’empressa de reproduire les mêmes gestes de beauté de sa défunte mère. Elle décida aussi de garder ses cheveux courts, également comme sa mère. La couleur de sa chevelure lisse est d’un intense noir qui tire au bleu corbeau vers les pointes. Son front est petit ainsi que légèrement bombé. Ses sourcils soigneusement épilés sont fins et étonnement plus clairs que sa couleur de cheveux. Son regard ambré, nuancé de miel, observe toujours le monde avec le plus de douceur et de délicatesse possible. Elle a beau être une ourse, Calypso sait comment être adroite et tendre. Son nez est très fin et pointe finement vers le haut, lui offrant un air espiègle. Quant à ses lèvres, elles sont charnues mais discrètes et un petit grain de beauté les décore. Calypso ne dépasse pas les 163 centimètres. Son corps est assez mince, ses seins sont petits sans être inexistants et ses jambes sont élancées.
Sa forme animale :L’ours noir, en général, n’est pas le plus grand des ours et Calypso n’échappe pas à la règle. Sa taille animale ne dépasse pas le mètre. Sa fourrure est entièrement noire : pas un poil plus clair que l’autre ! Celle-ci est épaisse et dense. Son museau est pointu et subtilement plus clair que son pelage intégral .Ses yeux sont plutôt grands et ses oreilles hautes sur sa tête sont très arrondies, ce qui lui donne un air de peluche. Mais attention : ses pattes pourtant courtes sont relativement puissantes et griffues ; Calypso est capable d’éventrer quelqu’un ou de déraciner un arbre sans problème. Ses longues griffes lui permettent de grimper très habilement aux arbres pour aller y manger tranquillement ou pour y chercher du délicieux miel. Elle nage aussi avec aisance, pratique lorsque sa fourrure lui tient trop chaud et qu’un lac croise son chemin.
Caractère :Calypso est la douceur incarnée. Une véritable bisounours, en chaire et en os. Son objectif principal sera d’aider n’importe qui dans le besoin et ce, sans aucune limite. Elle admirait souvent sa mère préparer des sandwichs ou de la soupe l’hiver pour les sans-abris, elle achetait des couvertures pour qu’ils aient chaud, elle laissait de temps en temps les restes de nourriture pour animaux dans le besoin. Très tôt, Caly apprit le partage et la générosité. Cette jeune fille à le rire facile et le bonheur lui monte rapidement au cœur, même si elle eut pendant son enfance une vie aisée, ses parents n’oublièrent pas de lui apprendre à se contenter et à se réjouir d’un rien. Lorsqu’elle sort en ville, elle aime observer les gens avec discrétion : très timide depuis la mort de sa famille, elle ose rarement dépasser le stade du regard gêné et prend ses jambes à son cou si jamais quelqu’un tente une approche. L’ourse aimerait pouvoir parler à n’importe qui, mais le grand malheur qu’elle porte dans son cœur, les années de foyers qui se sont avérées atroces, tout cela a crée une barrière qui l’empêche de se lancer. La tristesse domine la colère chez elle. Elle a toujours préférée baisser la tête et encaisser les paroles parfois cinglantes qu’elle pu recevoir en foyer. Les larmes ont toujours parlé à sa place.
Mais si quelqu’un perce cette carapace de troubles, il découvre une jeune fille passionnée et ouverte qui adore plaisanter, se balader, se baigner ou voyager. Curieuse, elle aime chercher là où les autres ne vont pas. Les gens aiment généralement jouer avec sa naïveté : elle a tendance à gober innocemment toutes les informations, mêmes fausses, qu’on peut lui donner.